文房四宝 wénfángsìbǎo : Les quatre trésors du lettré

        La calligraphie chinoise (书法, shūfǎ ) nécessite quatre accessoires essentiels : le pinceau (笔, bǐ ), l'encre (墨, mò ), le papier (纸, zhǐ ) et la pierre à encre (砚, yàn ).
        Ces quatre outils sont appelés 《 les quatre trésors du lettré 》 (文房四宝 wénfángsìbǎo). C'étaient les instruments utilisés quotidiennement par les lettrés d'autrefois.
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1) Les pinceaux (毛笔, máobǐ ) 

        Le pinceau chinois traditionnel se compose d’une touffe de poils d’animaux de diverses espèces enserrée dans un manche en bambou. Les couleurs des poils nous donnent une indication sur leur rigidité.
        Les poils blancs, provenant de la chèvre, de la laine de mouton, des plumes d’oie ou de poule, sont souples. Ils sont particulièrement appréciés pour la calligraphie en raison de leur capacité de réserve en encre, qualité indispensable en matière de fluidité d’exécution, notamment pour les gros caractères ou la calligraphie gestuelle.
        Les poils bruns de la belette, du renard ou du lièvre, sont plus raides et fermes que les poils blancs. Ils conviennent mieux à la peinture, mais certains calligraphes apprécient leur nervosité, notamment pour l’exécution des petites écritures.
        Les pinceaux à poils noirs sont confectionnés avec des poils plus raides, généralement teints en noir. Ces poils proviennent d’animaux tels que porc, cheval, écureuil ou raton laveur. Si ces pinceaux sont plus destinés à la peinture, certains sont conçus pour la calligraphie.
        Certains pinceaux associent les poils souples et poils raides et ces pinceaux à poils mixtes sont très appréciés pour calligraphier des petits caractères.

2) Le papier (纸, zhǐ )

        Le papier traditionnellement employé en calligraphie chinoise est un papier spécial, très absorbant, appelé « papier de Xuan » (宣纸, xuānzhǐ ) en raison de son origine géographique.
        Ce papier est fabriqué à partir d'écorce d’orme et de paille de riz. Il possède une face à grain lisse et une à grain plus marqué. S’il vaut mieux écrire sur la face lisse, certains calligraphes affirment que la face rugueuse convient mieux à l’esprit de la calligraphie chinoise.
        On fabrique du papier de Xuan aussi bien en Chine qu’au Japon ou en Corée.

3) et 4) L'encre et la pierre à encre (墨和砚台, mò hé yàntái )

        La tradition veut que le calligraphe prépare l’encre en frottant le bâton d’encre et une petite quantité d’eau sur la pierre. La proportion d'encre et d'eau détermine l'intensité de l'encre permettant de créer ainsi des contrastes, notamment dans la peinture de paysages.

        Les bâtons d’encre sont enluminés de caractères ou de dessins de couleurs rouge, bleu, vert ou or.

        La pierre à encre est constituée d’une partie plate appelée « colline », qiū 丘 ou gāng 冈, et d’une partie creuse nommée « mer », hǎi 海, destinée à recueillir l’encre créée. Lors du trempage du pinceau dans la « mer », on peut doser la quantité d’encre nécessaire en le frottant sur la « colline ».

        Des quatre trésors, la pierre à encre est l’élément stable et fondamental. C'est par conséquent l'outil auquel le calligraphe est le plus attaché. 
        De nos jours, il est plus facile d’utiliser de l’encre de Chine liquide. Cette encre contient de la résine qui la rend plus consistante et elle devient indélébile en séchant.

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